Contexte

Description du corpus

En 1944, les Éditions Fides lancent HĂ©rauts, une revue jeunesse catholique créée en rĂ©ponse aux comic books amĂ©ricains et Ă  leur mauvaise influence perçue sur le jeune lectorat canadien-français. Trois ans plus tard, HĂ©rauts s’allie Ă  cinq revues jeunesse publiĂ©es par des congrĂ©gations enseignantes. De son cĂŽtĂ©, la Jeunesse Ă©tudiante catholique publie, dĂšs 1943, la revue François pour les jeunes de 12 Ă  15 ans.  En 1942, les religieuses animant l’Oeuvre de la Sainte-Enfance au Canada lancent Le Messager de la Sainte-Enfance, afin de pallier Ă  l’impossibilitĂ© de recevoir les Annales françaises, comme c’Ă©tait le cas depuis le 19e siĂšcle. Ces trois initiatives Ă©ditoriales profitent du large public fourni par les Ă©coles de la province au lendemain du babyboom. Ces revues circulaient Ă©galement dans la francophonie canadienne, comme en tĂ©moignent les lieux de provenance des enfants participant aux concours au fil des ans.

Le corpus que nous avons analysĂ© – majoritairement acquis via les petites annonces Kijiji – se compose de plus de 200 numĂ©ros des huit revues suivantes : HĂ©rauts, L’Abeille, Stella Maris, Ave Maria, Petit HĂ©raut, Fanchon et Jean-Lou, François et Claire, augmentĂ© d’un journal Ă©tudiant du 19e siĂšcle (L’Abeille), de la revue missionnaire Le Messager de la Sainte-Enfance (1942-1965), de la littĂ©rature scoute et des bandes dessinĂ©es europĂ©ennes populaires au QuĂ©bec (la sĂ©rie AstĂ©rix). En plus des exemplaires papier que nous possĂ©dions, notre recherche a Ă©tĂ© enrichie de visites aux archives nationales (ANQ-Vieux MontrĂ©al) dans le fonds de la Jeunesse Ă©tudiante catholique, de la consultation des revues François Ă  la Collection nationale de BANQ ainsi que de l’examen des copies numĂ©risĂ©es de la revue Claire sur BANQ-numĂ©rique.

Contexte d’Ă©mergence des revues

 

Une influence américaine

L’Ăąge d’or de la bande dessinĂ©e amĂ©ricaine se produit durant l’entre-deux-guerres (1920 Ă  1939). Durant la pĂ©riode de la Grande DĂ©pression (annĂ©es 1930), les publications amĂ©ricaines dominent le monde de la littĂ©rature jeunesse. En effet, les lecteurs et lectrices, Ă  la recherche d’une lueur d’espoir dans le sombre quotidien de l’époque, se voient dĂ©sormais offrir des histoires d’aventures, un genre nouveau qui met en scĂšne les super hĂ©ros que l’on connait aujourd’hui. La popularitĂ© de ces histoires auprĂšs des jeunes pousse alors des maisons d’édition catholiques quĂ©bĂ©coises Ă  inclure des bandes dessinĂ©es d’aventures dans leurs revues jeunesse.

Ce qu’on constate aussi, c’est que si l’édition pour la jeunesse au QuĂ©bec prend son envol avec la Loi Choquette de 1925, elle connait son vĂ©ritable essor au cours de la DeuxiĂšme Guerre mondiale, alors que l’influence Ă©trangĂšre — amĂ©ricaine surtout — dĂ©cline. En effet, la popularitĂ© de la bande dessinĂ©e amĂ©ricaine connait une baisse importante au courant de cette pĂ©riode, notamment Ă  la suite du War Exchange Conservation Act (1940); cette loi canadienne limite les importations de biens amĂ©ricains non essentiels, ce qui inclut les bandes dessinĂ©es. Au mĂȘme moment, on constate que les revues françaises sont de moins en moins prĂ©sentes sur le marchĂ© quĂ©bĂ©cois, la guerre limitant la production littĂ©raire, et encore plus son exportation. La porte est alors grande ouverte pour l’émergence des revues et des bandes dessinĂ©es « made in QuĂ©bec » 

Un phénomÚne catholique

Au tournant du 20e siĂšcle, l’Église catholique fait face Ă  de nouveaux compĂ©titeurs pour l’attention de ses fidĂšles. Les ouvriers n’ont alors qu’un jour de congĂ© par semaine, le dimanche. De nouvelles formes de divertissement comme le cinĂ©ma ou les pulp papers viennent directement compĂ©titionner l’Église pour la “rĂ©crĂ©ation” de cette population. Devant cette situation, certains membres de l’Église catholique vont mettre en branle des initiatives pour garder leur influence sur les citoyen.ne.s, surtout celle qu’elle exerce sur les jeunes gens.  

Ces initiatives verront le jour au QuĂ©bec, mais aussi ailleurs dans le monde catholique. C’est dans ce contexte qu’apparaĂźt au Minnesota Timeless Topix, une revue de comics, en 1935. Cette publication est constituĂ©e de bandes dessinĂ©es en quatre couleurs qui prĂ©sente des histoires sur des saints, des personnages historiques et des personnages fictifs, en mettant l’accent sur la morale catholique. BasĂ©e sur des techniques de narration moderne, il s’agit de la rĂ©ponse de l’Église catholique Ă  l’influence grandissante des comics jugĂ©s « immoraux ». Cette initiative sera reprise au QuĂ©bec en 1944, en traduction française, sous le nom de HĂ©rauts par Paul-AimĂ© Martin et sa maison d’édition Fides. Dans les annĂ©es suivantes, deux publications de la Jeunesse Ă©tudiante catholique (J.É.C.), François et Claire, reprendront le mĂȘme principe pour les jeunes adolescent.e.s quĂ©bĂ©cois.es. 

Une nouvelle conceptualisation de la jeunesse et de l'adolescence

Aujourd’hui tenue pour acquise, la notion d’adolescence est pourtant relativement rĂ©cente. En effet, ce n’est que depuis le 20e siĂšcle que les adolescent.e.s sont reconnu.e.s comme un groupe social distinct, uni par une culture qui lui est propre.

Les avancĂ©es techniques du dĂ©but du 20e siĂšcle dans les manufactures permettent d’éliminer de nombreux postes, souvent occupĂ©s par des jeunes. Avec la crise Ă©conomique des annĂ©es 1930, les jeunes travailleurs.euses sont les premier.iĂšre.s Ă  se retrouver au chĂŽmage. Puis, la Seconde Guerre mondiale amĂšne une nouvelle prospĂ©ritĂ© grĂące Ă  laquelle de plus en plus de familles peuvent se passer du revenu d’appoint jusqu’alors fourni par les enfants. C’est aussi une Ă©poque oĂč le travail des enfants devient mal vu, oĂč l’on s’inquiĂšte pour leur sĂ©curitĂ© et oĂč l’on dĂ©nonce leur exploitation. Dans ce contexte, la premiĂšre moitiĂ© du 20e siĂšcle voit les jeunes dĂ©serter le marchĂ© du travail et frĂ©quenter plus assidument l’école. Alors qu’autrefois, les adolescent.e.s Ă©taient amenĂ©.e.s Ă  partager en grande partie les expĂ©riences et les responsabilitĂ©s des adultes, on les conçoit dĂšs lors comme un groupe Ă  part, qui a encore un pied dans l’enfance.

Dans le monde scientifique, les travaux de l’AmĂ©ricain G. Stanley Hall contribuent Ă  asseoir la spĂ©cificitĂ© de l’adolescence au niveau biopsychologique. En 1904, dans Adolescence, il dĂ©finit cet Ăąge comme une transition entre l’enfance et la vie adulte, marquĂ©e par une pĂ©riode de grand tourment, de vulnĂ©rabilitĂ© Ă©motionnelle et de sensibilitĂ© accrue. Les adolescent.e.s sont dĂ©crit.e.s comme ayant une capacitĂ© limitĂ©e de contrĂŽle de soi, comme Ă©tant portĂ©.e.s aux changements d’humeur brusques et plus enclin.e.s Ă  adopter des comportements impulsifs et risquĂ©s. Bien que Adolescence soit publiĂ© au tout dĂ©but du 20e siĂšcle, la notion prend du temps Ă  ĂȘtre intĂ©grĂ©e par le grand public, surtout au QuĂ©bec, oĂč elle ne s’installe vraiment qu’à partir des annĂ©es 1940-1950.

Cette nouvelle conceptualisation des adolescent.e.s amĂšne de nouvelles prĂ©occupations. C’est dĂ©sormais un groupe que l’on doit protĂ©ger au mĂȘme titre que les enfants. On s’inquiĂšte de ce qu’iels font, de ce qu’iels consomment, de leur moralitĂ©. Cette angoisse est augmentĂ©e par une conception de l’adolescent.e comme « rĂ©dempteur potentiel d’une sociĂ©tĂ© dĂ©cadente »; en gardant les jeunes sur le droit chemin, on assure donc l’avenir de la sociĂ©tĂ©. C’est dans cette vision que s’inscrivent les revues jeunesse de Fides et de la J.E.C., qui cherchent Ă  promouvoir une lecture saine qui contribue Ă  l’édification morale et spirituelle des jeunes lecteurs.trices, tout en enrichissant leurs connaissances. 

La Jeunesse étudiante catholique (J.E.C)

Au QuĂ©bec, l’acronyme J.E.C. (JEC) renvoie au mouvement d’éducation populaire nommé Jeunesse Ă©tudiante catholique. Il s’agit en fait d’une organisation internationale revĂȘtant ailleurs l’appellation Jeunesse Ă©tudiante chrĂ©tienne. Les membres du mouvement s’identifient comme jĂ©cistes. L’organisation voit le jour en 1935 et s’inspire des principes directeurs de la Jeunesse ouvriĂšre catholique; elle cible toutefois la jeunesse en milieu scolaire. Il s’agit d’une initiative des PĂšres de Sainte-Croix. Initialement, l’objectif central Ă©tait d’affermir l’influence chrĂ©tienne dans les milieux scolaires. La jeunesse, quant Ă  elle, y voit une opportunitĂ© de rĂ©flĂ©chir ses propres problĂšmes loin de l’influence paternaliste de la classe politique. On incite les jeunes Ă  devenir des Ă©tudiants responsables et Ă  prendre la parole. 

Le premier aumĂŽnier national du mouvement est nommĂ© en 1942 : le pĂšre Émile Deguire de MontrĂ©al. Un important rĂ©seau dans les Ă©coles secondaires est dĂ©ployĂ©. La JEC se rĂ©clame d’une plus grande autonomie pour les jeunes laĂŻcs. Le modĂšle fortement hiĂ©rarchique de l’Église et de l’école quĂ©bĂ©coise semble nourrir une volontĂ© d’autonomie. La JEC fonde des revues Ă©tudiantes qui s’intĂ©ressent entre autres aux choix de carriĂšre. François apparaĂźt en 1943, puis Claire quelques annĂ©es plus tard. Un autre journal publiĂ© par la JEC est nommé Vie étudiante.  

L’annĂ©e 1946 marque la fondation de la Jeunesse Ă©tudiante catholique internationale visant Ă  coordonner mondialement le mouvement Ă©tudiant. MalgrĂ© ceci, les annĂ©es d’aprĂšs-guerre crĂ©ent un essoufflement des mouvements Ă©tudiants catholiques. Il n’en demeure pas moins que la JEC parvient Ă  survivre et maintenir sa prééminence au QuĂ©bec. DĂšs lors, elle subit une cure de jeunesse et pĂ©nĂštre spĂ©cifiquement les Ă©coles primaires. En dĂ©pit de son grand succĂšs, la JEC peine Ă  Ă©tendre son influence au rĂ©seau scolaire public. À partir des annĂ©es 1950, le mouvement quĂ©bĂ©cois tend Ă  se dĂ©faire du joug chrĂ©tien pour Ă©tablir son indĂ©pendance. Alors que les mouvements jeunesse affectionnent la rĂ©flexion critique, les autoritĂ©s religieuses se mĂ©fient d’un potentiel dĂ©sintĂ©rĂȘt pour les fondements religieux de l’éducation. La fin de la dĂ©cennie se caractĂ©rise par une marginalisation progressive de la vie spirituelle. Le mouvement souhaite se dĂ©faire de l’influence des Ă©vĂȘques. Les tensions ne seront jamais rĂ©ellement apaisĂ©es, d’oĂč un effritement matĂ©rialisĂ© par la RĂ©volution tranquille. 

Quelques lectures pour en savoir plus

Laura Di Spurio - Du cÎté des jeunes filles

Les mots de l’historienne belge Laura Di Spurio rĂ©sonnent avec une insistance courageuse. La fiĂšre « dĂ©sobĂ©issance » de l’autrice est palpable Ă  chaque page de cette réécriture de sa thĂšse de doctorat. Elle y traite l’adolescence fĂ©minine en Belgique entre 1919 et 1965. Son ouvrage est une analyse rigoureuse des discours prescriptifs entourant l’adolescence fĂ©minine. En analysant les essais des proĂ©minents « experts » de l’adolescence du siĂšcle passĂ©, qu’il s’agisse de traitĂ©s psychologiques, pĂ©dagogiques ou sociologiques, l’historienne se penche sur le discours de l’adulte comme outil de façonnement de la notion d’adolescence. Effectivement, les « experts » de l’enfance auraient dĂ©ployĂ© un large arsenal mĂ©dico-pĂ©dagogique pour faire de l’adolescente un construit social et culturel. Il est question d’examiner les rapports entre l’évolution des savoirs et les mĂ©canismes de pouvoir. L’autrice offre consĂ©quemment une dĂ©sarticulation complĂšte et complexe des discours mĂ©diatiques et politiques prescrivant aux adolescentes innocence et vulnĂ©rabilitĂ©. Elle met en exergue l’artificielle antinomie entre la jeune fille menacĂ©e et sa sexualitĂ© naissante. Di Spurio examine les impacts de ces discours sur la perception qu’ont les adolescentes d’elles-mĂȘmes. Elle se donne pour mission de dĂ©passer les simplismes stĂ©riles de l’adolescente comme victime de l’hypersexualisation ambiante et des vicissitudes du nĂ©olibĂ©ralisme. L’éloquence et la luciditĂ© de Laura Di Spurio permettent de rĂ©vĂ©ler que l’adolescente est constamment rĂ©duite Ă  sa sexualitĂ© et aux inconforts qu’elle engendre auprĂšs du patriarcat dĂ©tenteur du pouvoir politique. L’historienne dĂ©voile, dĂ©mystifie, rĂ©vĂšle, et avec acharnement lit-elle Ă  contre-courant pour montrer le regard normatif et prescriptif indĂ©niablement violent Ă  l’endroit de la fĂ©minitĂ©. Laura Di Spurio dĂ©montre que les adolescentes ont toujours Ă©tĂ© actrices de leur propre histoire.

– Mathieu Paradis

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Kelly Massoni - Fashioning Teenagers

Dans son livre Fashioning Teenagers: A Cultural History of Seventeen Magazine, Kelley Massoni prĂ©sente l’histoire de la premiĂšre revue amĂ©ricaine visant les adolescentes : le magazine Seventeen. Massoni met l’emphase sur le contexte socioculturel dans lequel sont créés le magazine et ses premiĂšres Ă©ditions. Son livre dĂ©bute en prĂ©sentant le marchĂ© ou plutĂŽt le vide entourant les produits mĂ©diatiques destinĂ©s aux adolescentes avant l’arrivĂ©e de Seventeen sur les tablettes des vendeurs de journaux en 1944. Tout en se concentrant sur une variĂ©tĂ© de thĂšmes tels que le corps, la santĂ©, l’éducation, les divertissements, l’alimentation, les corvĂ©es mĂ©nagĂšres et la guerre, Massoni analyse le contenu du magazine et les pages couvertures des Ă©ditions afin de pouvoir comprendre les motivations derriĂšre la crĂ©ation de ce mĂ©dia qui est basĂ© sur un partage entre la mode et les services dans lequel il valorise les jeunes filles comme Ă©tant des futures meneuses d’AmĂ©rique. L’ouvrage se concentre sur deux pĂ©riodes en particulier soit la DeuxiĂšme Guerre mondiale et l’aprĂšs-guerre, lesquelles correspondent aux grands Ă©vĂšnements se dĂ©roulant dans la revue. Effectivement, Seventeen change grandement suite au congĂ©diement de la fondatrice Helen Valentine six ans aprĂšs la crĂ©ation du magazine. Le contenu du magazine change alors de cap, passant de la reprĂ©sentation de citoyennes idĂ©ales durant la guerre Ă  un contenu visant la consommation de produits fĂ©minins quelques annĂ©es plus tard.

– Jessica Vanier

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Victoria M. Grieve - Little Cold Warriors

Le livre de Victoria M. Grieve, Little Cold Warriors : American Childhood in the 1950s, s’incrit dans le renouvellement de l’historiographie sur la guerre froide. Dans ce livre publiĂ© en 2018, la professeure d’histoire Ă  Utah State University argumente que les enfants amĂ©ricains de la guerre froide faisaient partie intĂ©grante de la stratĂ©gie amĂ©ricaine. Loin d’ĂȘtre des acteurs passifs, les enfants de la guerre froide vont y participer. Que ce soit Ă  travers des Ă©changes de correspondances, en crĂ©ant des Ɠuvres teintĂ©es des valeurs amĂ©ricaines ou en consommant les diffĂ©rents produits culturels créés pour eux, les enfants vont prendre place dans cette guerre et deviendront les Little Cold Warriors. Pour la majoritĂ© des AmĂ©ricains, la guerre froide n’impliquait pas un combat physique, mais bien un combat culturel et intellectuel. À ce niveau, les enfants ont pu prendre les armes, d’une maniĂšre mĂ©taphorique Ă©videmment. Grieve montre ce point dĂšs son premier chapitre lorsqu’elle prĂ©sente l’importance des comics amĂ©ricains sur le champ de bataille culturel. À travers le personnage du Lone Ranger, un prĂ©curseur amĂ©ricain de Lucky Luke, les enfants peuvent apprendre les bonnes valeurs de l’heure : la justice, la libertĂ© et le patriotisme.

– Matthieu Mazeau

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Karen Sternheimer - Pop Culture Panics

Dans Pop Culture Panics, Karen Sternheimer Ă©tudie le phĂ©nomĂšne des paniques morales, c’est-Ă -dire des Ă©pisodes oĂč des groupes ont rĂ©agi de façon disproportionnĂ©e Ă  un phĂ©nomĂšne jugĂ© dangereux pour la sociĂ©tĂ©. Au cƓur de ces dĂ©bats publics se trouve la notion de dĂ©viance, que l’autrice apprĂ©hende dans une perspective constructionniste : loin d’ĂȘtre naturellement et universellement dĂ©finie, la dĂ©viance est plutĂŽt construite par des groupes qui Ɠuvrent à rallier les autres à leur point de vue. En montrant les processus discursifs qui entrent dans la construction d’une panique morale, Sternheimer veut nous permettre de poser un regard critique sur les croisades prĂ©sentes et futures, qui prĂ©tendent pouvoir rĂ©gler des problĂšmes complexes avec des solutions simples. 

Dans les annĂ©es 1940, les moral crusaders amĂ©ricain.e.s ancrent leur rejet des comic books dans une conviction que la violence qui y est montrĂ©e provoque une hausse de la dĂ©linquance juvĂ©nile. Selon Sternheimer, la panique morale entourant ces revues prend aussi (et peut-ĂȘtre surtout) racine dans une nouvelle conception romantique de l’adolescence, maintenant vue comme une pĂ©riode d’innocence plus prĂšs de l’enfance, et donc incompatible avec le contenu violent et parfois sexuellement explicite des comic books. 

– Kathleen Villeneuve

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Louise Bienvenue - Quand la jeunesse entre en scĂšne

L’ouvrage de Louise Bienvenue s’intĂ©resse aux actions et aux motivations de quatre mouvements jeunesse d’Action catholique spĂ©cialisĂ©e (MJACS) pour reprĂ©senter et promouvoir la « catĂ©gorie jeunesse » dans l’espace public quĂ©bĂ©cois au cours de la pĂ©riode 1930-1950. C’est « en raison de leur popularitĂ© auprĂšs des jeunes, de leur prĂ©sence dans plusieurs secteurs de la vie sociale et de leur action soutenue pour dĂ©fendre la jeunesse » (p. 16) que Bienvenue considĂšre que ces mouvements reflĂštent l’évolution des rapports entre la jeunesse et la sociĂ©tĂ© qui caractĂ©rise la pĂ©riode Ă©tudiĂ©e. De plus, en s’intĂ©ressant au contexte dans lequel Ă©merge cette jeunesse, l’historienne montre que cette catĂ©gorie est un construit social, notamment influencĂ© par les conjonctures historiques. Sa dĂ©monstration se scinde en deux parties chronologiques, comprenant chacune deux chapitres thĂ©matiques.

De maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, en dĂ©construisant l’idĂ©e selon laquelle les annĂ©es 60 forment « le moment zĂ©ro de l’affirmation publique de la jeunesse » (p. 256), l’ouvrage de Bienvenue nous offre un regard nouveau sur la pĂ©riode prĂ©cĂ©dant la RĂ©volution tranquille et, plus largement, sur l’histoire de l’adolescence au QuĂ©bec. La force de sa dĂ©monstration relĂšve de son usage de sources produites par les jeunes. En mettant ces voix Ă  l’avant-plan, Bienvenue montre que la jeunesse est Ă  la fois construite de l’extĂ©rieur, mais aussi que les jeunes sont des acteur.trice.s Ă  part entiĂšre, qui construisent la jeunesse de l’intĂ©rieur en la (re)dĂ©finissant selon les objectifs de leur discours.

– Leah Szopko

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Margaret Cassidy - Children, Media, and American History

Le livre Children, Media, and American History offre une ligne du temps dĂ©taillĂ©e sur les mĂ©dias de masse qui ont affectĂ© les vies des enfants amĂ©ricains entre le 19e siĂšcle et aujourd’hui. Cassidy dĂ©montre que si les mĂ©dias en eux-mĂȘmes ont changĂ©, les soucis des parents sur l’effet de ceux-ci sur leurs enfants et leur dĂ©veloppement sont restĂ©s constants Ă  travers le temps. L’autrice se base sur neuf mĂ©dias diffĂ©rents  : les journaux « penny press, story papers », les livres « cheap fictions, dime novels », les images pornographiques et Ă©rotiques, les films, la radio, le « rock & roll », les bandes dessinĂ©es, la tĂ©lĂ©vision et finalement les tĂ©lĂ©phones cellulaires et les mĂ©dias sociaux. Cassidy Ă©tudie deux hypothĂšses principales , la premiĂšre Ă©tant que les parents ne peuvent jamais complĂštement contrĂŽler ce que leurs enfants consomment comme mĂ©dias. C’est une peur qu’ils ont dĂšs le dĂ©but du 19e siĂšcle avec l’influence des « dime novels »  et c’est le cas aujourd’hui, avec le manque de supervision et l’accĂšs ouvert des mĂ©dias sociaux. La deuxiĂšme hypothĂšse est que les enfants vont toujours consommer les mĂ©dias auxquels leurs parents s’opposent. Les enfants ont toujours Ă©tĂ© des consommateurs des mĂ©dias populaires trĂšs importants et dans le livre Children, Media, and American History ainsi que dans notre corpus, on voit comment ces mĂ©dias constituaient une grande partie de la vie personnelle et sociale des enfants depuis la dĂ©mocratisation de l’instruction publique.

– Amynte Eygun

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Joshua Fronk - Sequential Religion. The History of Religion in comic books and graphic novels

Joshua Fronk enquĂȘte sur l’influence des thĂšmes religieux sur le dĂ©veloppement de l’industrie de la bande dessinĂ©e. Avec cette recherche, Fronk cartographie les courants et thĂšmes religieux dans le mĂ©dia qu’est la bande dessinĂ©e et dĂ©couvre les façons dont la religion a eu un effet sur le rĂŽle des crĂ©ateurs de celle-ci Ă  travers le dernier siĂšcle et demi. Pour ce faire, l’auteur travaille Ă  partir d’images et de thĂšmes qui appartiennent Ă  une suite ou une composition logique, mise ensemble dans un tout cohĂ©rent et gravitant autour du phĂ©nomĂšne religieux (sequential images).  AprĂšs avoir exposĂ© le contexte Ă©tasunien d’émergence des comic strips au tournant du XXe siĂšcle, Fronk montre comment ce modĂšle de publications s’impose alors comme un phĂ©nomĂšne culturel d’envergure.

Le second chapitre traite de l’émergence des premiĂšres bandes dessinĂ©es ouvertement religieuses. Si au dĂ©part les institutions religieuses Ă©taient fortement opposĂ©es Ă  ce genre de publications, qui ont rapidement Ă©tĂ© blĂąmĂ©es comme encourageant l’analphabĂ©tisme et la dĂ©linquance chez les jeunes, la situation change face Ă  la popularitĂ© grandissante du phĂ©nomĂšne. L’implication de l’Église catholique est en ce sens intĂ©ressante. En rĂ©ponse Ă  la rĂ©action de l’industrie face Ă  ses opposants, elle change son fusil d’épaule et reconnaĂźt le potentiel pĂ©dagogique et la portĂ©e immense qu’offraient les bandes dessinĂ©es, au point de devenir Ă©ventuellement l’une des plus importantes distributrices de bandes dessinĂ©es religieuses dans les annĂ©es 1940 et 1950.

Parmi les conclusions de l’auteur figure l’idĂ©e voulant que depuis les dĂ©buts des bandes dessinĂ©es, la religion et les thĂšmes religieux aient tour Ă  tour Ă©tĂ© utilisĂ©s dans les bandes dessinĂ©es et les romans graphiques pour Ă©duquer la jeunesse, se moquer des normes sociales, explorer des croyances personnelles ou encore pour comprendre certaines communautĂ©s religieuses.

– Marc-Antoine Bouchard-Racine

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Bibliographie

Sources
  • Augustin. La CitĂ© de Dieu, Tome 2, Paris, Les Éditions du Seuil (coll. Points), 1982, 368 p.
  • Desbiens, Jean-Paul, Les insolences du FrĂšre Untel, MontrĂ©al, Les Ă©ditions de l’Homme, 1960.
  • MinistĂšre de la DĂ©fense nationale. « Les onze Ă©tapes pour la survivance », Organisation des mesures d’urgence, 1969.
  • Provost, Honorius. « Rapport de la SociĂ©tĂ© typographique, 25 juillet 1859, ASQ, carton SĂ©minaire 11, no 32 », dans Le SĂ©minaire de QuĂ©bec. Documents et biographies. QuĂ©bec, Publications des Archives du SĂ©minaire de QuĂ©bec, 1964, p. 333–338.
  • QuĂ©bec (QuĂ©bec). MinistĂšre de l’Industrie et du Commerce. Bureau de Recherches Ă©conomiques. Division du QuĂ©bec en dix rĂ©gions et vingt-cinq sous-rĂ©gions administratives, 1967, 38 p.
  • SĂ©guin, Fernand. La science en pantoufles. Radio-Canada, 2 minutes. 22 octobre 1954.   https://www.youtube.com/watch?v=8wE1cF-M2tU.
  • Thucydide. Histoire de la guerre du PĂ©loponnĂšse, Paris, Éditions Robert Laffont (coll. Bouquins), 2007, 824 p.
Monographies
  • Bernier, Silvie. Du texte Ă  l’image : Le livre illustrĂ© au QuĂ©bec, Sainte-Foy, Presses de L’universitĂ© Laval, 1990, 335 p.
  • Bienvenue, Louise, Ollivier Hubert et Christine Hudon. « Le « collĂšge classique » : une tradition inventĂ©e? Quelques rĂ©flexions autour d’un dĂ©bat des annĂ©es 1920 », dans Le collĂšge classique pour garçons. Études historiques sur une institution quĂ©bĂ©coise disparue, Anjou, Fides, 2014, p. 91-114.
  • Bienvenue, Louise. Quand la jeunesse entre en scĂšne. L’Action catholique avant la RĂ©volution tranquille, MontrĂ©al, Les Éditions BorĂ©al, 2003, 291 p.
  • Brandow-Faller, Megan.  Childhood by Design: Toys and the Material Culture of Childhood, 1700-Present, London, Bloomsbury Academic, 2018, 352 p.
  • Brookfield, Tarah. Cold War Comforts : Canadian Women, Child Safety, and Global Insecurity, 1945-1975, Waterloo, Wilfrid Laurier University Press, 2012, 290 p.
  • Cadotte, Robert et Anik Meunier. L’école d’antan (1860-1960) : dĂ©couvrir et se souvenir de l’école du QuĂ©bec. QuĂ©bec, Presses de l’UniversitĂ© du QuĂ©bec, 2011, 198 p.
  • Cassidy, Margaret M. Children, Media and American History. New York, Routledge, 2018, 136 p.
  • Chartrand, Luc. Raymond Duchesne et Yves Gingras. Histoire des sciences au QuĂ©bec de        la Nouvelle-France Ă  nos jours. MontrĂ©al, BorĂ©al, 2008, 280 p.
  • Cholvy, GĂ©rard. Histoire des organisations et mouvements chrĂ©tiens de jeunesse en France (XIXe-XXe siĂšcle), Paris, Cerf, 1999, 419 p.
  • Cros, Bernard. « Du village d’AstĂ©rix au village global : historique de cinquante ans de succĂšs », dans Le tour du monde d’AstĂ©rix [en ligne]. Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2011, 26 paragraphes. http://books.openedition.org/psn/6991
  • Demers, Tristan. AstĂ©rix chez les QuĂ©bĂ©cois : Un Gaulois en AmĂ©rique, Éditions Hurtubise, 2018, 176 p.
  • Desjardins, Gaston. L’amour en patience : La sexualitĂ© adolescente au QuĂ©bec (1940-1960), QuĂ©bec, PUQ, 1995, 261 p.
  • Di Spurio, Laura. Du cĂŽtĂ© des jeunes filles. Discours, (contre-)modĂšles et histoires de l’adolescence fĂ©minine (Belgique 1919-1965), Bruxelles, Éditions de l’UniversitĂ© de Bruxelles, 2019, 296 p.
  • Falardeau, Mira. Histoire de la bande dessinĂ©e au QuĂ©bec, MontrĂ©al, VLB, 2008, 190 p.
  • Fournier, Les fables du nouveau monde (XVIIIe-XXe siĂšcle). Jean de La Fontaine, l’hĂ©ritage classique et la transmission de la culture littĂ©raire, Paris, Hermann, 2015, 428 p.
  • Gabilliet, Jean-Paul. « AstĂ©rix en AmĂ©rique : la rĂ©ception d’AstĂ©rix sur le marchĂ© nord-amĂ©ricain »,dans Le tour du monde d’AstĂ©rix [en ligne]. Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2011. http://books.openedition.org/psn/6995
  • Grieve, Victoria M. Little Cold Warriors: American Childhood in the 1950s, New York, Oxford University Press, 2018, 218 p.
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